Comme je me suis beaucoup intéressée aux origines de nos fêtes d'hiver, je fais un rapprochement entre mon travail et la source du carnaval pré-chrétien.
Homme Sauvage, gravure de Nuremberg
Mardi-Gras Bordeaux 1990
Bien avant leur intégration dans le christianisme, ces fêtes s'inscrivaient dans un interlude ambigu du calendrier soli-lunaire. C'était une période propice aux rites de passage pour conjurer l'hiver et la saison des morts, où il était question de quête de la Lumière, de lune féconde, du réveil de la nature, de fête populaire participative et permissive circonscrite dans une durée très brève.
Fête de St Jean chez mon père en 1985
Les arbres du Soleil et de la Lune, Jean Wauquelin 1448
On comprend mieux la logique carnavalesque de mes projets en replaçant le contexte de nos fêtes entre solstice d'hiver et solstice d'été lorsque la Nature rythmait le quotidien.
La créativité, la liberté, l'extra-ordinaire et l'extraversion, la démesure, la convivialité, le jeu festif et la dérision qui se dégagent de ces rites et traditions sont les composantes de mes créations.
Vient s'y ajouter la foi dans le merveilleux et en quelque sorte, le refus de croire que le Père Noël n'existe pas. Alors j'amène à la réalité des mondes invisibles, poétiques et insolites.