À Tournai, le carnaval débute par La Nuit des Intrigues, un parcours-spectacle dont le site et le contenu sont tenus secrets jusqu'au dernier moment. Le public vient déguisé au rendez-vous. En 2001 le thème est celui de la Langue Française et pour sa mise en scène j’ai choisi le cœur historique de la ville.
Le public est invité à déposer un mensonge dans les grosses pommes lumineuses de l'Arbre à Boniment ; le Bonimenteur commente et claironne les mots fallacieux qui deviennent alors du mensonge public.
Dans la rue des Balcons à Roucoulades, des échelles de lumière sont appuyées aux fenêtres du haut desquelles des Roméo et Juliette font leurs avances au public qui doit donner la réplique.En cas de panne d'inspiration, il peut se servir des “anti-sèches d'amour” qu'il a reçu sous forme de billet doux.
Dans la rue des Baratineurs, les ombres chinoises s'interpellent en duels verbaux sur la base d'un même texte en usant différents registres de langage. Le public indiscret peut regarder sous les Caches-Textes qui jalonnent le parcours d'énigmes et de charades, s'introduire dans les Cabines à Blablas, s'assoir dans le Salon des Cancans, prendre la parole au Kiosque des Beaux Parleurs et même participer malgré lui car le Voleur de Ragots, agile et discret personnage se faufile et glisse partout son micro qui amplifie tout haut ce qui se dit tout bas.
Sur l'autre rive se tient la Reine de la Nuit. Immense. Couronnée d'un croissant de lune, entourée de feux d'artifices, elle vocalise un abécédaire avant d'entamer “Paroles, paroles” pour clore la soirée et laisser place au carnaval.