Conception Mourka Glogowski - projet déposé à L’INPI
Dans ce jardin, les fleurs ne végètent pas et prennent la liberté de se promener au milieu de leur parterre !
En croisant les fleurs sédentaires d’une autre couleur, elles offrent à voir un ballet chatoyant dont les figures changeantes rappellent celles des kaléïdoscopes.
L’idée consiste en la création d’un jardin artistique, dont certaines plantes –par le truchement d’un système camouflé– sont nomades et produisent par leur déambulation des effets de couleurs et de graphismes changeants en croisant les fleurs sédentaires.
Initialement l’image qui m’est apparue en rêve était un petit train électrique dont les wagons étaient remplacés par des bacs à fleurs.
Après maintes recherches et consultations, il s’est avéré plus pertinent d’utiliser l’eau comme conducteur et de mettre les fleurs dans des barques.
Projet déposé à l’INPI
illustration Thierry Piers
Dans un premier temps, il s'agissait d'expérimenter cette idée sur une petite échelle pour définir le système de déambulation, faire des essais de plantations et étudier tous les paramètres nécessaires à sa concrétisation.
L'étude florale a eu lieu en résidence d’artiste au Lycée Horticole de Ribécourt près de Compiègne en 2002-2003, des essais de parterres ont été réalisés afin de tester (sans le mécanisme) les graphismes et d’en étudier les paramètres.
La première étape consistait à analyser sur le papier la construction d’un graphisme en rosace pour le retranscrire ensuite sur le terrain.
Le choix d’un dessin complexe permettait d’étudier toutes les difficultés auxquelles le projet pourrait être confronté en termes d’esthétique, de lisibilité et de proportions.
Il s’est avéré que pour être pertinent, le graphisme une fois reproduit en plantation doit être simple et utiliser une palette réduite de coloris.
Un nuancier floral spécifique, conçu sur le principe d'une palette de couleurs, a également été élaboré pour faciliter le choix des plantes selon les saisons, les nuances et les hauteurs.
J’ai aussi pris conseil auprès de Dominique d’Heygère, responsable horticole du Château de Compiègne et des Jardins du Nouveau Monde.
Parallèlement, la solution du système de déambulation a été trouvée par Olivier de Laveley, spécialiste en ingénierie et effets spéciaux dans le cinéma belge.
J’ai confié la réalisation d’un prototype de barque et d’une maquette à l’échelle 1/10e à Karl Gerniers, spécialiste en résine travaillant pour de grands parcs d’attraction.
Deux possibilités de réalisation ont été envisagées, selon qu’il s’agisse de l’aménagement d’un jardin pérenne ou de l’exposition temporaire de Tournefleurs démontables .
Puis les vicissitudes de la vie faisant et chacun ayant du travail par ailleurs, ce projet est resté dans un tiroir alors qu’il est quasi abouti, le système fonctionne sur les parterres circulaires ; j’ai un dossier bien rempli de plans, dessins, planning et infos techniques. Il ne reste que l’étude de prix à faire et l’expérimentation à l’échelle 1… et pour cela des financements à trouver !